Voyages en train
Les textes présentés ici nous font voyager de la Russie à l’Inde, en passant par les plaines américaines ; des origines du chemin de fer, que relate Delphine de Girardin dans sa lettre sur l’inauguration du Paris-Saint-Germain, à un voyage mouvementé à travers l’Espagne dont Truman Capote raconta les péripéties dans le New Yorker.
Lieu de rencontres et d’aventures, moyen de transport mythique, le chemin de fer a toujours enflammé l’imagination des écrivains. Poètes, dramaturges ou auteurs de
romans policiers, ils sont nombreux à avoir investi le thème du train pour en faire le décor de leurs œuvres. Le train, à l’origine invention formidable et effrayante de par sa vitesse, mais aussi symbole du progrès et emblème de la révolution industrielle, est aujourd’hui devenu un moyen de transport paisible offrant le loisir de regarder défiler le paysage, ou de se plonger dans un bon livre.
Ce recueil propose ainsi une escapade littéraire entre deux gares. Jack London, « vagabond du rail », nous enseigne « l’art de voyager sans billet », tandis que Colette traverse la France avec la tournée Baret. Les nouvelles de Maupassant mettent en scène des rencontres inattendues alors que celles de Schwob baignent dans une atmosphère fantastique dans laquelle le train, machine folle lancée dans la nuit, rappelle la vision qu’en donne Zola dans La Bête humaine. Théophile Gautier s’interroge sur l’utilité des chemins de fer, « curiosité scientifique, […] joujou industriel », le narrateur de la Recherche rêve d’un voyage en train à travers l’Italie, et Thomas Mann nous raconte un « accident de chemin de fer en bonne et due forme...