Joseph le nourricier
Joseph, captif dans la forteresse où l'a envoyé Putiphar, se rend célèbre par son art d'interpréter les songes. C'est ainsi qu'il est appelé à la cour du Pharaon, dont le rêve des vaches grasses et des vaches maigres prédit les années de disettes. Une nouvelle fois, Joseph peut mettre en valeur ses qualités d'organisateur. Seule l'Égypte échappera à la famine tandis que les pays voisins paieront très cher son blé.
C'est là l'occasion de la rencontre entre Joseph et ses frères que Jacob lui a envoyés en émissaires et qui ne reconnaissaient pas dans ce grand seigneur égyptien, marié avec la fille du prêtre d'Amon, le jeune garçon qu'ils ont fait passer pour mort. Plus tard viendra le temps du pardon, de la réconciliation et des retrouvailles, avec la réception d'ephraim et de Manassé, fils de Joseph, dans le royaume des douze tribus.
Avec ce quatrième roman se termine Joseph et ses frères. Le titre général résume bien le sens profond de l'oeuvre, où l'histoire familiale est en même temps celle d'un peuple souvent divisé, incrédule et querelleur, auquel finit par s'imposer, dans une filiation à la fois familière et mystérieuse, la toute-puissance de la parole.
Thomas Mann illustre ainsi l'ambiguïté du langage qui ne semble avoir été «donné» à l'homme qu'afin de l'obliger éternellement à choisir entre la lettre et l'esprit.