Fortunio

Theophile Gautier

Fortunio
Popularité
Popularité du livre : faible
Notes
Note globale
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3.16
Note personnelle
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Extrait de la préface de l'édition Lemerre, 1897

Assurément bien des esprits chagrins, embusqués au tournant de quelque feuilleton, demanderont quel est le sens et le but de ce livre. — Il ne manque pas, en ce siècle de chiffres, de mathématiciens qui diraient, après avoir entendu Athalie : « Qu’est-ce que cela prouve ? » — Question beaucoup plus légitime après la lecture de Fortunio.

Hélas ! Fortunio ne prouve rien, — si ce n’est qu’il vaut mieux être riche que pauvre, quoi qu’en puissent dire M. Casimir Bonjour et tous les poètes qui font des antithèses sur les charmes de la médiocrité.

Fortunio est un hymne à la beauté, à la richesse, au bonheur, les trois seules divinités que nous reconnaissions. — On y célèbre l’or, le marbre et la pourpre. Du reste, nous en prévenons les femmes de chambre sensibles, l’on y trouve peu de doléances sur les âmes dépareillées, la perte des illusions, les mélancolies du cœur et autres platitudes prétentieuses qui, reproduites à satiété, énervent et amollissent la jeunesse d’aujourd’hui. — Il est temps d’en finir avec les maladies littéraires. Le règne des phtisiques est passé. — Le spiritualisme est une belle chose sans doute ; mais nous dirons avec le bonhomme Chrysale, dont nous estimons fort la bourgeoise raison :

Guenille si l’on veut ; ma guenille m’est chère.

Fortunio : Fortunio, jeune marquis français élevé en Inde par son oncle et héritier de sa fortune de nabab, s’est installé à Paris où il fréquente avec détachement le monde à la mode et les dandys. La séduisante et séductrice Musidora, intriguée, tombe sous le charme du mystérieux Fortunio. Elle fait le pari de le faire succomber… Mais nos jeunes héros ne vont-ils pas s’y brûler les ailes ?

D’attentes redoublées en descriptions hyperboliques au luxe ostentatoire et aux références ironiques ou truquées, Théophile Gautier nous mène d’une main sûre dans l’intrigue de ce « roman dell’arte » tout en feignant d’en ignorer le fil. « Fortunio est le dernier ouvrage où j’ai librement exprimé ma pensée véritable. À partir de là […] Je n’ai plus énoncé de doctrine » écrivit Théophile Gautier.

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