La Mort à Venise et 12 autres courts romans et nouvelles
"[Thomas Mann] qui semble venu au monde le front ceint de lauriers, résume à lui seul la littérature allemande, de Goethe à Schopenhauer et d'Hölderlin à Wagner et à Nietzsche. Il reçoit le prix Nobel en 1929, pour Les Buddenbrook publié un quart de siècle auparavant. Ensuite, et jusqu'à sa mort, les romans, les nouvelles, les essais se succèdent pour édifier un monument grandiose.
Longtemps, Thomas Mann fut présenté comme un « écrivain classique », un « humaniste », un patricien, un conservateur en art comme en politique.
[...]Seulement, Thomas Mann trompe son monde : ce bourgeois majestueux, ce génie officiel, est un homme hanté. Sa tête est pleine d'ombres et de rayons, et son cœur ne connaît point le repos. Le dedans de la belle statue abrite quelques pestes, des démons et des désirs fous. La lecture attentive de ses livres permet d'entendre, sous la musique réglée de sa prose, des dissonances et des stridences, des cris comme des sanglots, des blasphèmes et des profanations, des pulsions interdites et les mélodies de la mort."
(Extrait de l'introduction de Gilles Lapouge ).