La Croix de Berny
Ce roman épistolaire à plusieurs mains a paru dans La Presse entre le 9 juillet et le 10 août 1845. Il est est l’oeuvre commune de Théophile Gautier, Delphine de Girardin (sous le pseudonyme de Vicomte de Launay), Jules Sandeau et Joseph Méry. Il avait été annoncé dans Le Presse du 7 juillet 1845, comme « une peinture de la vie humaine et de ses passions, où les événements se dérouleront, sans combinaison préméditée, comme ils tombent dans notre existence, chaque heure et chaque jour, avec leur joie ou leur douleur. » C’est donc un tournoi littéraire, sur le modèle des tournois équestres de steeple-chase, que proposent Gautier et ses trois co-auteurs, chacun sous le nom d’un personnage différent : « (…) l’imagination des auteurs inventera des situations, des incidents, des difficultés que chacun d’eux à son tour devra franchir dans un élan de rivalité amicale, ce qui justifiera en quelque sorte le titre de ce roman, où les quatre écrivains lutteront de style et d’esprit, comme dans un steeple-chase on lutte de vitesse et d’intrépidité », mentionne encore le prospectus.
Selon Sainte-Beuve, Gautier a envoyé la dernière lettre de son personnage, Edgar de Meilhan, du camp de Ain-el-Arba (Algérie), où il l’aurait écrite.
Le roman a été réimprimé en 1846, puis en 1855 (Librairie nouvelle, Paris), et enfin en 1863.
Le succès du roman a donné à La Presse l’idée d’un feuilleton intitulé « La Croix de Berny (Courrier de Paris) », pour lequel écriraient les quatre auteurs à partir de janvier 1847. Jusqu’alors, c’était Madame de Girardin qui tenait seule cette rubrique, simplement intitulée « Courrier de Paris ».