L'Autre maison
Les lecteurs habituels d’Henry James seront surpris par ce roman. Tout commence, certes, avec le calme méthodique si apte à créer une atmosphère sociale et familiale à la fois feutrée et un peu terrifiante. Sous cette surface de fausse sérénité et de conventions, vont se développer bientôt des sentiments d’une violence et d’une cruauté peu courantes dans le monde de James. Passions familiales aux multiples implications psychanalytiques, refoulements voulus par les règles sociales, tout conduira au meurtre qui libérera la plupart des protagonistes du carcan de la convention et révélera leur vraie nature. Le contraste est ici fascinant entre la force inéluctable de ce qui pousse tous ces êtres à agir, à tisser d’aussi complexes rapports entre eux, et le ton parfaitement maîtrisé d’un style qui ne perd jamais sa rigueur distancée ni son raffinement. Le dialogue tient une place prépondérante dans ce texte à l’origine destiné au théâtre. Cela ne fait qu’ajouter au charme d’un ouvrage dont le climat rappelle souvent celui du Tour d’écrou par sa tranquille perversité. »
4ème de couverture édition 10/18 :
Sur son lit de mort, Julia Bream fait jurer a son mari qu'il ne se remariera pas tant que leur fillette Effie sera vivante. Dans un cadre trompeusement paisible et champêtre, les passions d'abord feutrées vont s'e¬erber jusqu'à l'insoutenable et l'affolement autour du jeune veuf. Avec la fulgurance des scènes dialoguées où la force et la justesse des sentiments se révèlent, ce roman est l'un des plus intenses du grand oeuvre jamesien.