Un jour viendra
Antoine Marvaux, dès son plus jeune âge, aime à se livrer à des fantaisies qui le vouent au mépris des habitants de Flagny, un petit bourg. Il se passionne pour des objets de bazar et des images qui le bouleversent, et il devient kleptomane. toujours suspect et enchanté dans sa honte, il sera obligé plus tard de quitter Flagny pour le bourg voisin de Grivan où il trouve des compagnons peu honorables.
Repoussé par une camarade d'enfance qui lui a inspiré un grand amour, en désespoir de cause il veut s'appliquer à retrouver une conduite normale et l'estime des gens en place et d'anciens amis qu'il n'a cessé d'admirer.
Parvenu enfin à une belle situation, il est soupçonné d'un crime. Personne ne croit à son innocence. Il est surtout menacé par les rapports d'une petite fille sauvage et abandonnée dont la soeur et la mère (une belle étrangère) sont des garces qui ont suscité des passions dans Flagny. Vraiment dépossédé, il est toujours voué à une drôle d'insouciance et toujours hanté par les images merveilleuses qui lui laissent espérer des amitiés renouvelées et un "autre" amour dans un monde changé. Comment, par quelle intervention incroyable ce monde pourra-t-il renverser le cours de sa routinière fatalité ? (*)
*************************************************************************
A l'âge des gamineries déjà, Antoine Marvaux se trouvait fasciné par les objets de bazar, les trésors de rebut, les images à deux sous. Il devient kleptomane et, montré du doigt par tous les gens du coin, se met à fréquenter les plus douteux compagnons.
Repoussé par une camarade d'enfance qui lui a inspiré un grand amour et bien qu'enchanté par sa propre honte, il se met en désespoir de cause à l'école de la vertu. Mais le destin se moque bien des louables intentions. Personne ne croit à son innocence et, la rumeur aidant, on en vient à le soupçonner d'un crime. Jusqu'à ce que sa route finisse par croiser celle d'une gamine perdue, et de quelques femmes moins fréquentables ancore, auprès desquelles il découvrira un "autre" amour. (**)
*************************************************************************
« Méfiez-vous de Dhôtel, aimait à dire son ami Henri Thomas, méfiez-vous de sa redoutable simplicité. » Est-ce à force de se méfier qu’on l’a oublié ? Sur la quarantaine de romans qu’il a laissés -- presque tous de la même singulière altitude --, la plupart sont introuvables en librairie, et depuis longtemps.
La famille du grand romancier (disparu en 1991) aurait pu, selon l’usage, laisser faire les choses, céder devant le lent oubli -- en attendant des jours meilleurs (mais les jours sont-ils jamais meilleurs que celui d’aujourd’hui ?). Elle a préféré s’adresser sans plus attendre à un éditeur qui s’est toujours proclamé «dhôtelien» impénitent, et lui confier le soin de rééditer, au fil des prochaines saisons, les douze romans qui lui paraissaient constituer le cœur de l’œuvre de l’écrivain.
Jean Paulhan qui fut son éditeur et ami assurait que la postérité, malgré ses célèbres caprices, rangerait un jour les livres de Dhôtel au seul rang qu’ils méritaient : le premier. Et François Mauriac, avec qui le même Dhôtel ne partageait pourtant pas grand-chose, n’hésitait pas à voir en lui « le créateur du plus étrange de nos univers romanesques ».
On a résolu que l’heure était venue de leur donner raison en 2003. Trois parmi les plus grands romans de l’écrivain -- composés au cours de ces années 60 où il a donné son meilleur -- paraîtront donc le même jour en collection «Libretto»… en attendant la suite, qui ne se laissera pas trop longtemps désirer.
*************************************************************************
"Un jour viendra", un roman d'André DHÔTEL, Gallimard, 1969, 298 pages (*) ; réédition collection "libretto", 2003, 288 pages (**).