Beauté
Dhôtel l’enchanteur, qui outre son métier d’écrivain enseigna la philosophie dans divers établissements scolaires de Champagne et de Bourgogne, professait une affection particulière pour les cancres.
C’est de cette ineffable catégorie humaine qu’il est surtout question ici : maladroits en amour qui ratent les rendez-vous de la vie, innocents candidats aux accidents et aux catastrophes, têtes égarées où le discours du maître entre par une oreille et sort par l’autre, ramasseurs de trésors laissant passer toute occasion de s’enrichir, mauvais sujets pratiquant sans profit d’improbables crapuleries. amoureux mal assortis perdus dans leurs drôles de rêves… Mais tous en attente d’une lumière à même de transfigurer, on ne sait quand, leur destin calamiteux.
Tels sont les héros fort peu héroïques de ces sept nouvelles quasi inédites : dispersées entre 1945 et 1986 dans des revues d’audience très diverse, elles n’avaient jamais été rassemblées en recueil à ce jour.
ANDRÉ DHÔTEL (1900-1991) : « Méfiez-vous de Dhôtel, aimait à dire Henri Thomas, méfiez-vous de sa redoutable simplicité. » Est-ce à force de se méfier qu’on l’a oublié ? Jean Paulhan, qui fut son éditeur ; assurait que la postérité, malgré ses célèbres caprices, rangerait un jour les livres de Dhôtel au seul rang qu’ils méritaient : le premier.