Clovis Dartentor
Qu'est le récit sinon un vaudeville sans couplets et avec le dénouement obligatoire du mariage à l'instant où le rideau baisse ? " conclut l'auteur de Clovis Dardentor (1896).
Oui, c'est à un vaudeville en trois actes (diminué des alcôves et caleçons de rigueur) que fait penser ce roman dont les situations, retournements, traits d'esprit et mots d'auteur font sourire, et même rire à chaque page.
Et le tonnelier Dardentor, célibataire endurci mais marieur des autres, sort tout droit d'une comédie de Labiche. Celui-ci aurait, dit-on, collaboré à Un neveu d'Amérique, «vrai» vaudeville annexé à ce voyage extraordinaire, surtout par son manque de sérieux.
En sa vieillesse Jules Verne savait s'amuser en amusant, comme au temps lointain où il se croyait promis à une carrière d'auteur pour théâtre de boulevard. Incendies, noyades, lions incongrus sont plus forts que mariage de raison et régime dotal : ne se marie pas qui croyait et le 7e chasseurs d'Afrique accueillera en ses rangs deux héros de moins !
Un Jules Verne pas commun : trop sérieux s'abstenir.
Source : 10-18