Les Coqs
Au moins, avec la peinture de la fin du XIXe siècle, il y a, sans vilain jeu de mots, à croûter » : avec sa gouaille habituelle, Jean-Bernard Pouy ouvre l’exercice qui lui a été confié et livre son interprétation du Combat de coqs en Flandre (1889) conservé au musée La Piscine à Roubaix. Il frime, il tergiverse, il tourne autour de la toile tel un fauve entêté. Il y fait intriguer Zola, y reconnaît Victor Hugo, « notre Totor national », en spectateur omniscient, présidant cette assemblée de parieurs qui incarnent à la fois la France qui travaille et la France qui dirige dans une bataille qui pourrait tout aussi bien avoir comme décor la scène d’un théâtre que celle de l’hémicycle. Faussement enveloppée d’une verve triviale, c’est une réflexion habile sur la tradition et l’interprétation dans l’art que nous livre Jean-Bernard Pouy.
Fils d'ouvrier, Rémy Cogghe passe son enfance à Roubaix où son père travaille à la filature Cordonnier à partir de 1863. Remarqué pour ses talents de dessinateurs, il s'inscrit aux cours de dessin et de peinture des écoles Académiques de Roubaix. En 1876, Rémy Cogghe entre à l'École des beaux-arts de Paris, dans la classe d'Alexandre Cabanel. En 1880, il se présente au prix de Rome belge décerné par l’Académie royale des beaux-arts d'Anvers et obtient la médaille d'or pour son tableau Les Aduatiques vendus à l'encan. Il voyage alors pendant cinq ans, à Paris, Rome, Barcelone, Madrid, Tolède, en Algérie, en Italie, en Tunisie... Il revient s'installer à Roubaix en 1885, où il fera construire sa maison en 1893 par l'architecte roubaisien Paul Destombes, dans la rue des Fleurs. Il y réalise de nombreux portraits de commandes de notables mais aussi des tableaux qui retracent les gestes de la vie quotidienne dans la région. Entre 1879 et 1926, il participe 29 fois au Salon des artistes français à Paris dans la section étrangère.