Corps
L'Amérique de Joyce-Carol Oates est vue de l'intérieur. Son sujet de prédilection : la famille comme témoin, actrice, lieu social bouillonnant et morbide.
Dans "Corps", recueil de nouvelles, Joyce-Carol Oates entraîne ses lecteurs dans l'univers quotidien de la famille américaine, première institution du pays, étouffante, dévorante, impossible. Les personnages traduisent ce carcan par les déformations les plus courantes du corps : obésité, adiposité, folie mutilante folie meurtrière...
"Corps", c'est cet inventaire des plaies vives, mais si bien cachées : des gens de tous âges, de toutes origines, s'enferment lentement dans leur corps après des tentatives de fuite rendues vaines par l'épreuve de l'amour. L'amour commence par une culpabilité qui rend impossible l'amour. Et la famille reprend son bien, inexorablement, définitivement. On n'est pas loin de l'aphorisme d'Oscar Wilde : « Chacun tue les objets de son amour ».