L'horreur médiatique
Quand Jean-François Kahn a publié La Catastrophe du 6 mai 2012, beaucoup de journaux lui ont téléphoné pour le féliciter mais aussi pour lui faire comprendre qu'ils n'en parleraient pas parce qu'il avait, un jour, dit du mal de leur patron.
Etre gentil avec un rédacteur en chef compterait-il plus aujourd'hui que le contenu d'un livre ? Jean-François Kahn est consterné de voir la presse nationale aussi peu impartiale et essaie de rester objectif.
Quand il était à Marianne, il a lui-même diffusé des feuillets entiers qui le traînaient dans la boue. Depuis son livre La Pensée unique, l'ex-directeur de Marianne parle du manque de pluralisme dans la presse. Il remarque que pour le vote du référendum européen, 95% des journaux étaient pour le OUI et n'étaient pas du tout en adéquation avec l'avis général. A l'issue des votes, ces mêmes journaux se sont indignés et ont traité les français de " fachos "...
Aujourd'hui, avec l'émergence d'Internet et des nombreux réseaux sociaux, c'est toute la carte des médias qui est remodelée. L'accès à de l'information immédiate, sans analyse ni recul, ne va-t-elle pas accentuer " l'horreur médiatique " ?