On connaissait Evangelisti romancier. On saura avec Métal hurlant que l'écrivain italien est aussi un remarquable nouvelliste. C'est, à tout "saigneur" tout honneur, l'inquisiteur Eymerich qui ouvre le bal sanglant avec Venon. Le dominicain y démasque un complot tandis que, dans notre futur, des êtres humains livrent un combat désespéré. Avec Pantera, on songe aux westerns classiques : une ville corrompue, un crime abject, des cavaliers qui semblent venus de l'Enfer pour solder les comptes. Et un étrange tueur, Pantera, payé pour les arrêter. Passionnant et ambigu. Du pur Evangelisti. Sepultura ? Un bagne où les détenus survivent, englués dans une sorte de colle. Au-dehors, un rebelle tente un coup de force. Metallica, qui clôt le recueil, met aux prises milices fascistes blanches et intégristes noirs. L'horreur et la désolation, tandis que le métal "chante" et que les sorciers lancent leurs alligators contre les soldats. Bien sûr, ce sont les civils qui trinquent ! Un recueil sombre. Mais le talent d'Evangelisti y éclate à chaque page. --Stéphane Nicot