Le grand dérangement
Années soixante en Haute-Loire. Guillaume est barbier-coiffeur à Chambon-sur-Lignon, village reculé de la Haute-Loire resté, depuis le XVIe siècle, une enclave huguenote en plein cœur de l’Auvergne papiste.
Sa clientèle protestante ne s’offusque pas qu’il soit lui-même de confession catholique : la commune est un modèle de tolérance et de bon voisinage.
D’ailleurs, le temple sert aussi d’église à son grand-oncle Marius, curé de son état, et qui n’en jouit pas moins auprès de ses concitoyens parpaillots d’une haute considération.
Village de Justes et de résistants, refuge de tout temps pour les persécutés, Chambon-sur-Lignon est un haut lieu de la paix et de la liberté. Jusqu’à ce qu’un terrible drame ne fasse de Guillaume et de sa femme institutrice des fugitifs…
Né en 1915 près de Thiers, Jean Anglade fêtera en mars prochain autant d’années que d’ouvrages publiés. La guerre l’a privé de son père mort un an après sa naissance sur le champ de bataille ainsi que de deux de ses oncles.
D’origine très modeste (son père était maçon et sa mère servante), il est devenu instituteur puis agrégé d’italien et enseignant.