La vie quotidienne dans la Massif central au XIXe siecle
Avec ses 85 000 km2, le Massif Central est la plus vaste région de la France montagnarde. Et la plus variée. Qu'avaient en commun au siècle dernier la nourrice morvandelle, le maçon limousin, le pâtre caussenard, le papetier d'Ambert, le vigneron des buttes, le batelier de l'Allier ou de la Dordogne, la dentellière du Puy, le coutelier thiernois, le tapissier d'Aubusson, le vacher des hautes montagnes ? Etait-il possible d'affirmer une seule chose, d'avancer un seul détail qui fût vrai pour l'ensemble du Massif Central ? Il faut de tout monde pour faire un monde : mais comment mettre ce monde en bouteille ?
L'auteur a donc cru bon de recourir au procédé des portraits. Ainsi sont nés des chapitres intitulés :
Guy Sauvade, maître papetier d'Ambert (1815).
Madame Valcourt aux eaux du Mont-Dore (1826).
Louis Doignon, maçon de la Creuse (1835).
Jean Bousset, locatier de la Limagne (1850).
François Valat, berger caussenard (1890)...
Chacun de ces personnages se trouve suffisamment typé pour représenter, à une période déterminée du siècle, une façon de vivre particulière. Il va de soi que la part la plus belle a été faite à l'agriculture omniprésente, non seulement dans les campagnes, dans l'artisanat, mais jusque dans les villes les plus importantes. Quelques figures, cependant, sont réellement historiques ou toutes proches du modèle historique ; l'auteur laisse le soin à ses lecteurs de les distinguer dans la foule plus falote de ses hommes-échantillons.
Quelques chapitres plus généraux évoquent certains éléments que le procédé ne pouvait présenter : le langage, à la fois riche et pauvre, poétique et réaliste, pudique et rabelaisien ; les jeux et les fêtes ; les chants et la musique ; la bourrée, dont les sources sont un mystère, comme le furent longtemps celles du Nil.