Indochine 1951 : Une année de victoires
Hanoï, automne 1950
Tout s'effrite, tout se disloque, tout se délite.
L'« opération de police » que le Corps expéditionnaire français menait depuis quatre ans en Indochine vient
brutalement de se transformer en désastre militaire.
L'ARRIVÉE DU « ROI JEAN » , Tan Son Nhut (Saigon), 17 décembre 1950 : La porte de l'appareil s'est ouverte. De
Lattre s'y encadre. Il est en grand uniforme, d'un blanc immaculé. Sur sa poitrine, trois rangées de décorations.
1951 restera marqué du sceau d'une série de victoires qui étonneront le monde. Ces hauts faits, le plus souvent méconnus, constituent l'aboutissement d'un parcours hors normes.
4ème de couverture :
Traumatisé par le terrible désastre subi sur la RC4, à Dong Khê, au mois d'octobre 1950, le Corps expéditionnaire français en Indochine semble ne plus attendre que le coup de grâce. De Lattre débarque à Saigon le 17 décembre 1950, et, en quelques jours, par une série de décisions spectaculaires, rend une âme à ses troupes démoralisées. Une ère nouvelle s'ouvre : ce sera « l'Année De Lattre ».
Brusquement, Giap attaque, le 13 janvier, à Vinh Yen. Ses avant-gardes ne sont plus qu'à cinquante kilomètres d'Hanoï.
De Lattre réagit, il engage ses réserves, rameute des renforts depuis l'autre bout du pays et relève le défi. Après cinq jours de de combats féroces, les divisions communistes se replient dans la jungle. Vinh Yen est la première d'une série de victoires qui vont marquer, en Indochine, l'année 1951. De Lattre a su forcer le destin et communiquer à ses soldats un moral de gagneurs. Et ils gagnent. A Mao Khé, au mois de mars ; sur le Day, en mai et juin ; à Nghia Lo, au mois de septembre.
Quatre fois, Giap est passé à l'attaque, quatre fois, il a été surclassé sur le terrain qu'il avait choisi. De Lattre veut aller plus loin. Il communique sa foi dans son combat aux Américains, puis aux Vietnamiens, dont il crée de toutes pièces l'armée nationale ; les Français ne seront plus seuls à défendre la liberté sur le sol de l'Indochine.
Mais le général est malade ; la mort de son fils unique, le lieutenant Bernard De Lattre, lui a porté un coup fatal. Il doit s'en aller, le 20 novembre 1951.
Avant de partir, il veut offrir ce Viêt-nam qu'il a passionnément aimé une ultime victoire. Ce sera la reconquête de la ville de Hoa Binh. Hoa Binh qui, en vietnamien, signifie « paix ».
Celui qu'on appelait le « Roi Jean » s'éteint à Paris en janvier 1952. Après lui, la Guerre d'Indochine ne sera plus jamais la même.