Les Héros oubliés
Erwan Bergot dépeint, dans « Les héros oubliés », publié en 1975, sans fard ni complaisance, avec une très grande rigueur et précision, ses camarades pour qui la guerre est, avant tout, un moyen d'aller jusqu'au bout de l'idée (noble) qu'ils se font d'eux-mêmes et de l'insolite vocation qu'ils ont choisie : celle de professionnels d'une guerre menée en fraude. Sacrifiés par un commandement qui ne croit, lui, qu'aux batailles classiques, oubliés par leurs chefs avant de l'être par la postérité, ses héros affrontent la mort avec la foi inébranlable de ceux qui éprouvent un immense amour pour la vie.
Immenses soldats. Esprit commando. Largués dans la nature sauvage, chercher l'appui des tribus et peuples des montagnes (les Méos, les Moïs, les Thos, les Thaïs noirs) pour lutter dès 1944 contre les Japonais puis après la fin de la guerre, contre les Américains encadrant les sous-officiers de la Kempetaï (gestapo japonaise) et les ennemis de la France (Ho Chi Minh, Giap). Les Américains s'en mordront les doigts des années plus tard...
Vous avez bien lu. Les Américains, francophobes (Roosevelt) avaient décidé que la France devait quitter l'Indochine, y compris par les armes. Des officiers français sont morts au combat face aux troupes engagées par des Américains de L'OSS (ancêtre de la CIA). Cela ne surprendra que les Atlantistes qui oublient aussi que Roosevelt avait choisi le collabo Darlan pour être chef de la France Libre en Algérie, que pendant la libération de notre pays, une course contre la montre était engagée avec les Américains pour les empêcher de prendre le contrôle des administrations (des dollars d'occupation avaient été imprimés).
Combat contre les Vietminh et les Chinois également jusqu'après la chute de Dien Bien Phu.
Mémoire. A tous ces combattants du Nord Vietnam qui ont préféré la liberté et la France contre la barbarie communiste et la mort, ce livre rend un très bel hommage.