Régiment de Marche de la Légion
Août 1914. La guerre déclarée, le peintre Moïse Kisling s'en fut au bureau de recrutement. " Je veux m'engager, expliqua-t-il, comme Kupka, comme Zadkine, comme Blaise Cendrars... " Kisling n'est pas le seul. Dès le début de la Grande Guerre, plus de 30 000 étrangers accourent pour défendre ce qu'ils nomment la " patrie de toutes les libertés ". Pour les accueillir, on crée quatre régiments étrangers aussitôt engagés en Argonne, en Artois, dans la Somme, en Champagne. En novembre 1915, exsangues, ces quatre régiments fusionnent pour former le régiment de marche de la Légion étrangère, ce prestigieux RMLE aux ordres du fameux colonel Rollet, qui en fera le régiment le plus décoré de l'armée française. Dissous en 1919, devenu 3e étranger au Maroc et en Tunisie, le RMLE est à nouveau reconstitué en 1943 pour participer, dans les rangs de la 5e DB, à la campagne de France et d'Allemagne où il se couvre de gloire. La paix revenue, le régiment reprend son ancien numéro et part pour l'Indochine où il se bat durement huit années durant à Cao Bang, au Laos, dans le Delta, à Diên Biên Phu, ajoutant d'autres palmes à ses croix de guerre. Ensuite, c'est l'Algérie puis Madagascar. Aujourd'hui implanté en Guyane, le "régiment aux trois fourragères" participe aux gros travaux en forêt amazonienne, renouant avec la tradition des pionniers légionnaires. C'est à la découverte de l'extraordinaire destin de ce régiment qu'Erwan Bergot convie le lecteur, à travers un récit riche en anecdotes et en portraits parfois truculents, souvent attachants, toujours justes.