Les 170 jours de Diên Biên Phu
20 novembre 1953. Dans le cadre d'une opération de routine, deux bataillons de parachutistes s'emparent d'un petit village du Haut-Tonkin : Diên Biên Phu. Dans les semaines qui suivent, d'autres unités, parachutistes, tirailleurs, artilleurs, légionnaires viennent prendre leur place au sein de ce qui devient l'un des plus importants camps retranchés d'Indochine. Peu avant Noël 1953, Giap, le général vietminh, envisage de mener à Diên Biên Phu la bataille décisive. Navarre, le commandant en chef, accepte le combat. Ce combat s'engage le 13 mars 1954. Il dure cinquante-sept jours au terme desquels, à bout de munitions, coupés de tout, les derniers défenseurs français cessent le feu. Au plan stratégique, Diên Biên Phu n'est pas un événement essentiel dans la campagne militaire d'Indochine. Et pourtant, depuis 1954, ces trois syllabes, qui ont amené la France à négocier, sont devenues le symbole de la fin des grands empires coloniaux. Après deux années d'enquête, réunissant les témoignages de centaines de survivants, Erwan Bergot brosse un tableau saisissant et tragique de ce que furent ces cent soixante-dix jours de Diên Biên Phu : l'évolution du camp retranché, l'organisation des positions, "Béatrice", "Ellene", "Gabrielle", etc.; les heures dramatiques de la bataille; mais surtout la solitude, le courage, l'abnégation, la souffrance des hommes. Ces hommes qui sont des témoins irréfutables : ils étaient aux premières places.