Tant que vous penserez à moi
En avril et mai 1968, Jean d'Ormesson rend visite à Emmanuel Berl dans son appartement du Palais-Royal.
Désenchanté mais allègre, bavard mais pudique, témoin capital de son temps mais s'accordant au mieux le mérite d'un second rôle, homme d'avant-guerre mais curieux de ce printemps 68 dont il entend les éclats, celui que d'aucuns surnommèrent le Rabbin Voltaire" s'entretient à l'heure du bilan avec son cadet.
Pourquoi Drieu la Rochelle était il si seul ? Peut-on écrire "Mort de la pensée bourgeoise" à Saint-Tropez ? Qu'est-ce qu'un juif francisé et laïc ? Comment penser en 1939 ? Quelle drôle d'idée Proust a-t-il eue de lui lancer ses pantoufles à la figure ? Et ce voisin de palier en peignoir, Cocteau ?
Sous le feu des questions de Jean d'Ormesson, avec l'intelligence qui fut sa qualité essentielle et dont il disait qu'elle ne servait à rien, Emmanuel Berl esquisse ici une autobiographie qui est aussi celle de son siècle.
(Quatrième de couverture de l'édition Grasset 1992)