Pur porc
On ne tue pas par hasard un haut fonctionnaire ni en Corse, ni ailleurs. C'est ce que découvre, lentement horrifié, le narrateur de ce roman, un "nègre" engagé pour rédiger les mémoires de Marie-Ange Papadacci, dit l'Ange, ancien policier apparemment retiré des affaires. Le nègre comprend peu à peu que son employeur est au cœur d'un énorme complot visant à déstabiliser la patrie de Pascal Paoli. Mais dans quel dessein ? Quels intérêts considérables pèsent sur cette affaire ? Quels politiques, quels financiers, animés des pires intentions, ont choisi de jouer à fond la carte de la violence ? Agents secrets, mafia des jeux, trafiquants en armes et en pétrole, promoteurs fascinés par les bords de mer et autonomistes vivants ou morts, se croisent dans ce roman, dont les événements comblent si bien les trous de l'Histoire qu'ils mériteraient d'être vrais. Entre étapes gastronomiques et randonnées pittoresques, toutes plus épuisantes les unes que les autres, l'Ange et son " porte-plume " distillent les révélations les plus abominablement vraisemblables sur les meurtres qui ont endeuillé la Corse ces dernières années. Cette prétendue confession n'est bien sûr qu'une fiction. En s'inspirant de faits divers, l'auteur a cultivé l'ambiguïté, mais les personnages ici mis en scène ont de si mauvaises mœurs, une propension si marquée à la violence, des arrière-pensées si peu édifiantes qu'il est impossible de croire qu'ils aient vécu à notre époque. En ce début de troisième millénaire, il ne saurait plus y avoir, dans l'Île de Beauté, ni flics retors, ni fonctionnaires douteux, ni truands reconvertis, ni femmes infidèles, ni charcuterie allogène...