Malheur aux pauvres

Jacques Verges

Malheur aux pauvres
201 pages
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Popularité du livre : faible
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Si, parmi les mots-clés offerts par la chancellerie dans Le Petit Guide pratique de la Justice, ne figurent ni le mot "vérité" ni le mot "erreur", c'est que l’institution est persuadée qu'elle ne se trompe jamais. Quand la Cour de cassation a confirmé la décision d'une cour d'appel, cette décision doit être considérée comme l'expression de la vérité, même si elle la contredit. On peut aujourd’hui plaisanter sur l'infaillibilité des papes : plaisanter sur celle des juges expose à des sanctions.

- En raison de la qualité des victimes, de pauvres filles handicapées confiées à l'assistance publique, le corps judiciaire dans son ensemble restera sourd et aveugle pendant deux décennies aux meurtres perpétrés par Émile Louis.

- La machine judiciaire s'emballe quand il s'agit de condamner à mort et d'exécuter en quelques mois un représentant de commerce de 22 ans nommé Ranucci et elle se paralyse au point d'utiliser ses propres rouages pour sauver de la punition qu'il méritait un riche Japonais coupable d'avoir découpé et mangé une étudiante hollandaise.

- La comparaison d'ADN est utilisée 3 700 fois par un juge déterminé dans l'affaire de Caroline Dickinson ; le même outil, sûr et efficace, est écarté par la Cour de révision dans l'affaire Omar Raddad au prétexte que trop de personnes ont côtoyé les pièces à conviction pendant l'enquête... L'argument frôle la mauvaise foi.

Après le Dictionnaire amoureux de la justice et Crimes d’État, voici Malheur aux pauvres, ouvrage dans lequel Jacques Vergès, en orfèvre du droit, nous montre la difficulté qu'ont les hommes à rendre une justice équitable.

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