Lettres
Plus encore que dans son célèbre Journal, c'est dans cette Correspondance, de 1915 à 1922 (sa dernière lettre est datée du 31 décembre, elle est morte le 9 janvier 1923) que Katherine Mansfield se révèle "telle qu'en elle-même".
Au fil des années et au hasard de ses correspondants - son mari, John Middleton Murry, Virginia Woolf, Dorothy Brett, Lady Ottoline Morrell et bien d'autres - elle nous fait suivre son douloureux combat contre la tuberculose, en même temps que sa lutte contre la page blanche. "Dieu soit béni de nous avoir accordé la grâce d'écrire !" répétait-elle souvent. Mais cette grâce, il fallait la mériter, au prix de journées d'angoisse devant la phrase pas encore parfaite.
La perfection, c'est sans doute ce qui allait caractériser son oeuvre finalement si brève (quatre recueils de nouvelles, le Journal et les Lettres) et qui pèse si lourd, encore aujourd'hui.
Sa vie et son oeuvre étaient étroitement liées. Elle écrivait avec sa vie, son sang, ses souffrances - et aussi avec cette gaieté qui s'emparait d'elle devant un ciel clair, un arbre en fleur, un enfant qui rit. Et puis cette correspondance, c'est aussi l'histoire de son amour pour J.M. Murry. Tous deux avaient fait de l'amour leur devise et leur religion.
Katherine Beauchamp, qui devait prendre pour écrire le pseudonyme de Katherine Mansfield, est née en Nouvelle-Zélande en 1888. A partir de 1908, elle a vécu en Angleterre et y a publié toute son oeuvre. Elle était la femme du critique John Middleton Murry. Elle a souvent séjourné en France et c'est à Avon près de Fontainebleau qu'elle est morte de tuberculose en janvier 1923.