Le milliardaire
Georges H. Fabre-Simmons est de ces industriels modernes persuadés que la seule chance de survivre face aux géants de la concurrence étrangère consiste à se faire aussi gros qu'eux. Par quel moyen ? La fusion de sociétés. Peut-être serait-il plus juste de dire l'absorption, car Georges H. médite d'étendre son empire dans le domaine de l'informatique en annexant les Ateliers et Chantiers Sangalles et Fils, affaire familiale fondée en 1840.
Plus cuisante que le refus opposé par Marcel Sangalles à ses ouvertures est l'insulte dont il l'assortit. Georges H. engage la bataille avec toutes les ressources de sa fortune et de son astuce fouaillée par son orgueil blessé.
Sous cette peau de milliardaire qui n'hésite devant aucun coup, si bas soit-il, pour vaincre, il y a un homme en effet - pas seulement un homme d'affaires, mais aussi le mari aimant et aimé de Françoise, le père déconcerté de Roland et de Cécile.
C'est qu'ils sont modernes, comme lui, et appliquent les idées à la mode dans leur génération - mais au rebours de celles qui ont donné des Sangalles, puis des Fabre-Simmons, sur quoi débouchent-elles? Interrogation qui est celle même du siècle, si bien que Le Milliardaire donne à la fois une image d'un milieu que Michel de Saint Pierre connaît bien et l'image de notre temps avide et insatisfait.