La Vie, la mort et la résurrection de Socrate
Vers l'environ de l'an 16000 (de notre ère), la Terre n'est plus habitée par l'homo sapiens (espèce à laquelle, je vous le rappelle,
nous appartenons) mais par un nouveau type d'homme. Ceux-ci, comme tout le monde, se penchent sur leur passé et en particulier sur le premier représentant de leur espèce -en fait, un mutant issu de l'homme- né en 1919, en France. Pour leur recherches, ces surhommes vont donc aller farfouiller dans le cerveau d'un homme ayant vécu cette époque pour mieux comprendre le contexte et en savoir plus sur la vie de leur Adam.
Bien entendu, ce fameux Adam s'appelle en fait Socrate-Marie Gripotard, et notre contemporain dont le cerveau fut décortiqué est
Pierre Gripari qui, par on ne sait quel miracle, retrouva un jour ce manuscrit sur sa table de travail et s'empressa de le publier sous son nom.
Le problème bien sur, c'est que la vision XXème siècle rapporté dans cet ouvrage est passée par le filtre du cerveau de Gripari ! Et donc qu'il ne ressemble pas tout à fait à ce que nous en connaissons : bien sur, les principaux événements sont bien là (le roman datant de 1968, le récit se termine en fait à la fin de la seconde guerre mondiale), mais l'interprétation qui en est donnée est souvent assez déconcertante... mais parfois aussi loin d'être absurde !
L'étonnante histoire de ce fameux Gripotard, dont je ne peux malheureusement pratiquement rien vous raconter sans risquer d'en dire
trop (et puis, vous n'avez qu'à le lire vous-même d'abord ce bouquin ! Je ne suis pas payé pour vous raconter l'histoire,
mais pour donner mon avis !), qui est un personnage bien dans le style de Gripari, sert donc essentiellement de prétexte à l'auteur
pour développer ses idées sur le monde : vous apprendrez donc qu'Hitler était un juif, que l'origine de la seconde guerre
mondiale fut l'enlèvement de la belle Caroline, etc... Comme d'habitude chez Gripari, tout le monde en prend pour son grade :
communistes, fascistes, église, juifs (on est trèsloin du politiquement correct) !
Si le fond de ce livre est vraiment original, intéressant et souvent drôle, le récit manque un peu de fluidité, ce qui me l'a rendu
assez difficile à lire ; une petite déception pour moi, qui jusqu'à maintemant m'était toujours régalé en lisant ce auteur (voir mon avis sur un autre de ses romans, "L'incroyable équipée de Phosphore Noloc") j'avoue avoir un peu bloqué sur celui-là :
peut-être parce que Gripari se concentre plus sur les événements que sur ses personnages, ce qui fait du livre une sorte d'essai plutôt qu'un roman.
A lire cependant pour compléter votre connaissance de l'auteur, mais il ne vaut sans doute mieux pas commencer par ce livre pour aborder Gripari !