Séraphin Gubbio est opérateur de cinéma à l'époque du muet. Il tourne, impassible, les scènes qui se jouent devant sa caméra, sachant combien la réalité enregistrée sur la pellicule est différente de celle que l'auteur croit interpréter. La vie est, comme un film, un continuel défilé d'images, une succession d'apparences que nul ne peut retenir en leur course folle. Ainsi Séraphin Gubbio, témoin d'un drame qu'il a vu mûrir et qui s'achèvera sous le regard glacé de sa caméra, ne tentera pas de s'interposer dans les événements où la "Tigresse." mène le jeu. Devenu "main qui tourne la manivelle", il en enregistrera avec sérénité le tragique dénouement. La dernière séquence, publié en Italie en 1925, inconnu en France, doit être considéré comme l'une des oeuvres les plus caractéristiques de Luigi Pirandello. Les thèmes particuliers à l'écrivain y abondent : multiplicité de la personnalité, incommunicabilité, irréversibilité du temps, obsession de la folie et, naturellement, "à chacun sa vérité" !