L'exil des mécréants
Sous l'impulsion des États-Unis, de l’Arabie Saoudite et d'Israël, les gouvernements, lassés des guerres interconfessionnelles, ont décrété que l'ennemi n'était pas celui qui pratiquait une autre religion que la leur, mais celui qui n'en avait aucune. Ainsi, les livres saints devenus constitutions, les athées, les rationalistes, les libres-penseurs sont pourchassés ou enfermés dans des camps d'inoculation de la foi, devenue obligatoire. Les réfractaires sont déchus de leur nationalité, exilés, spoliés. Pour ces états, les hommes ne sont plus des citoyens mais des fidèles. La contraception, l'homosexualité, l'adultère, le divorce, le mariage entre personnes du même sexe sont interdits et sévèrement réprimés. De plus en plus isolés, les pays du Sud de l’Europe, pourtant réputés pour leur grande tradition catholique, s’opposent toujours à la pression des gouvernements théocratiques.
C’est au Portugal que Boris Prévert, journaliste, poursuivi pour avoir dénoncé les crimes des intégristes de toutes les religions, essaye de s’exiler. Il va embarquer dans sa fuite une amie d’enfance — Soledad — retrouvée à Avignon, Anissa, une fille-mère qu’il protège, et Pablo, un vieux braqueur de banques. À leurs trousses, Le Querrec, une inspectrice du ministère de la Justice divine, un tueur, Abdelmalek Chaambi, en mission spéciale pour l’évêque Perrin. Ils vont tous se retrouver à Lisbonne, au milieu des cohortes de réfugiés de toute l’Europe qui fuient le pouvoir religieux qui s’étend inexorablement.