Ecrits secrets
Les trois textes qui composent Écrits secrets ont été traduits et publiés pour la première fois dans la collection "L'Étrangère" d'Arléa en 1990. Pendant plus d'un siècle, ils ne furent publiés que sous forme de tirages confidentiels et limités, et, dans la prude Amérique, entourés d'un épais mystère qui les rendait quasi mythiques. Albert B. Paine, le meilleur biographe de Twain, y voyait un " classique authentique ", et Truman Capote n'hésitait pas à parler de " chefs-d'ouvre impérissables ". En tout cas, chacun s'accorde sur un point : ces Écrits secrets ne sont pas de simples curiosités méconnues de la littérature américaine. Alexandrian, qui présente ces deux textes, conclut à leur sujet : " Ils brasillent comme les feux d'un foyer d'humour non éteint, où notre modernité engourdie peut se réchauffer à plaisir. "
On trouvera successivement dans ce volume : la longue préface, érudite et documentée, d'un des meilleurs spécialistes de la littérature érotique mondiale, Sarane Alexandrian ; puis 1601, un texte écrit par Twain dans un anglais du début du xviie siècle (merveilleusement rendu par la traduction de Béatrice Vierne), censé être un extrait du Journal de Samuel Pepys, relatant une " conversation telle qu'on la faisait en société, au coin du feu, du temps des Tudor ", et portant sur un événement banal mais insolite ici : le pet, que quelqu'un lâcha au cours de ladite soirée. Les deux autres textes sont respectivement La Grosse Anguille, et Le Club de l'estomac.