Critique du merveilleux et de la fantasy
Le merveilleux éclairait les visages des primitifs ; il se reconnaît encore quelquefois sur les mines des petits enfants ; mais bientôt tout sera dit, et nous serons à jamais sérieux, ironiques et malheureux. Nous tolérons que le merveilleux inspire des études savantes aux ethnologues, théoriciens de l'enfance ; mais les surréalistes, qui le traquaient dans leurs poèmes, devaient bien être un peu fous, non ? Et la fantasy d'aujourd'hui, avec son bric-à-brac surnaturel, n'est-elle pas un genre débile ?
Dans ce volume Jacques Goimard traite le merveilleux avec émerveillement et la fantasy avec davantage de fantaisie que ce qu'il se permet ordinairement. Pensez donc, il ose comparer Le Seigneur des Anneaux à Loft Story ! S'il est vrai que la philosophie naît de l'étonnement, les lecteurs de cet ouvrage sont promis à une belle carrière d'intellectuels...