Mon livre surprise
Romans et Contes
Ce volume contient :
Le Crocheteur borgne - Cosi Sancta - Songe de Platon - Micromégas - Le Monde comme il va - Zadig ou la destinée - Memnon ou la Sagesse humaine - Lettre d'un Turc - Histoire des voyages de Scarmentado - Les Deux Consoles - Candide ou l'optimisme - Histoire d'un bon bramin - Pot pourri - Le Blanc et le Noir - Jeannot et Colin - aventure indienne - L'Ingénu - La Princesse de Babylone - L'Homme aux quarante écus - Les Lettres d'Amabed - Le Taureau blanc - Aventure de la mémoire - Éloge historique de la Raison - Les Oreilles du comte de Chesterfield et le chapelain Goudman - Histoire de Jenni ou le Sage et l'athée.
"Le premier problème qui se pose à l'éditeur des Romans et contes de Voltaire est de savoir quelles limites donner à son entreprise, c'est-à-dire quels ouvrages ou morceaux il doit retenir, et quels exclure. De la réponse qu'il donne à cette question dépend non seulement le contenu de l'ouvrage qu'il présente au public, mais aussi la conception qu'il propose implicitement du roman et du conte voltairiens. La question ne se poserait pas si cet éditeur n'avait qu'à suivre les intentions de l'écrivain. Mais Voltaire n'a jamais donné la liste des ouvrages de lui qu'il considère comme contes ou romans. Il n'a jamais non plus donné, en ce qui le concerne personnellement, une définition de ces genres qui permettrait de retenir les oeuvres répondant aux critères énoncés et de rejeter les autres. A vrai dire, il ne lui arrive à peu près jamais de prononcer ces mots pour les appliquer à ses productions. "Petits ouvrages", "petits morceaux" sont les termes qu'on trouve sous sa plume, mais, même lorsqu'il les emploie, il est à peu près impossible de dire ce qu'il met dessous. Le problème serait résolu en pratique, si les premiers éditeurs de Voltaire avaient toujours rangé sous la rubrique en queftion une certaine liste ne varietur de ses ouvrages : on pourrait alors estimer que l'auteur leur aurait donné au moins un accord implicite sur la liste en question. Mais ils ne s'accordent nullement sur le détail du choix des pièces. Et si Voltaire aborde le sujet dans quelque lettre à tel ou tel de ses éditeurs, c'est seulement pour critiquer - de façon d'ailleurs vague - un choix déjà fait par cet éditeur et sur lequel il n'y a plus guère moyen de revenir. Il est donc indispensable de considérer les données du problème avant d'expliquer les raisons du parti auquel nous nous sommes finalement rangés. [... ]" Frédéric Deloffre.