Mon livre surprise
L'homme aux quarante écus
C'est le sort de toutes les conversations de passer d'un sujet à un autre."
Cette phrase, écrite à la fin de L'Homme aux quarante écus, en résume bien la forme. Ce n'est pas tout à fait un conte, encore moins un roman, mais plutôt une suite d'historiettes et de dialogues où Voltaire, sous des dehors facétieux, a jeté à peu près tout ce qu'il avait sur le coeur.
Paru en février 1768, L'Homme aux quarante écus offre en effet un véritable épitomé de son oeuvre de pamphlétaire politique. Voltaire s'y révèle notamment un économiste prophétique quand il oppose, dans une critique étincelante des théories physiocratiques, l'économie spéculative.
Le récit passe ensuite avec bonheur du coq à l'âne, avec un développement d'une rare férocité sur la malfaisance "antipatriotique" des religieux exécrés, ces "parricides qui étouffent une postérité tout entière", ces "fainéants sacrés" contre lesquels se trouve célébrée la Raison accompagnée de "ses deux intimes amies, l'Expérience et la Tolérance"...