Je t'aime, je te tue ; je ne t'aime plus, je te tue encore ; tu ne m'aimes plus, je te tue toujours ; tu l'aimes, je te tue passionnément ; il t'aime, je le tue à la folie !

Le meurtre non crapuleux décline et combine tous les pronoms personnels.

Parmi les 2000 à 23000 homicides commis chaque année en France (plus de six par jour), nous avons choisi d'évoquer, FAISANT FI DE TOUT SENSATIONNALISME, les crimes plus simples, les plus rudimentaires - assassinats d'amateurs, dirons-nous -, les nôtres, les vôtres, ceux, du moins, dont nous pourrions fort bien, un jour, devenir les protagonistes : chourinages conjugaux, égorgements de banlieue et de parkings souterrains, etc.

Pour raconter ces sanguinolesques affaires, Morgan Sportes a pastiché le style de la presse de faits divers, où il a longtemps travaillé comme journaliste. Il a commis par ailleux deux romans : Siam (Seuil, 1982) et La dérive des continents (Seuil, 1984). Il prétend ne pas avoir d'autres crimes sur la conscience...