Voisins animaux
Naturaliste amateur mais passionné, Thoreau offre une multitude d’observations stimulantes sur plus d’une soixantaine d’animaux et un questionnement foisonnant par lequel il compte élargir le champ de l’expérience humaine. À partir de la sélection du volumineux Journal de Thoreau (1837–1861) et de Walden (1854), Michel Granger a composé un recueil des principaux textes dans lesquels le philosophe américain de la nature interroge son rapport aux animaux. Alors qu’ils sont disséminés dans son œuvre, le regroupement de ces extraits présente un panorama cohérent de sa réflexion sur l’animalité ; l’anthologie révèle un intérêt, tout au long de sa vie, pour ceux que Thoreau (1817–1862) appelle ses « voisins », ses « co-habitants », voire ses « amis » ; elle montre la persévérance de sa quête méthodique d’information sur ceux qu’il perçoit comme des semblables. Il faut bien entendre la provocation anticonformiste qui sous-tend la préférence pour les « voisins animaux » et le rejet des habitants de Concord auxquels il reproche d’être englués dans le culte de l’argent et les traditions.