Une histoire française
On y voit un petit garçon né comme moi en 1927, Patrice Picolet, découvrir, entre le printemps 1930 et l'automne 1940, des vérités qui le blessent. Certaines touchent à son cœur, à sa famille, à la méfiante tendresse qui le lie à sa mère. D'autres, à travers l'exode et la défaite, constituent un morceau, le plus déchirant, de l'histoire de son pays. Comment ne pas reconnaître que Patrice me ressemble ? Je ne fus pas e¬tement ce petit garçon-là, mais je fus son frère dans l'écoeurement et la détresse. D'autres pages d'Une histoire française montrent un homme dans sa maturité, qui parle en son propre nom, ou au mien, comme on préfèrera. Il est à la fois Patrice devenu adulte et l'auteur qui regarde son enfance et sa vie. Les deux terrains et les différentes couches de leur géologie, ici, se confondent. De vrais souvenirs, une confession sans détours eussent peut-être paru plus courageux. Disons donc que, sous sa forme présente, Une histoire française constitue le dossier de tout ce qui me fait mal. " F.N.