Près de la maison
La chance de Natif Hunnicutt étant bien connue dans la ville de Palmyra, personne ne s’étonne qu’il épouse Maebelle Bowers, de quinze ans son aînée, veuve depuis peu et très riche, mais tout le monde se trompe sur les mobiles. L’argent de Maebelle intéresse moins Natif que sa cuisine, car elle est savoureuse et il est las de manger des conserves.
Aussi, à peine englouti le plantureux dîner de noces, part-il le cœur léger faciliter sa digestion en chassant l’opossum avec ses amis pour ne rentrer qu’au matin se gaver encore avant d’aller réparer les radios et appareils ménagers dans son petit atelier, sans se soucier de Maebelle.
Qu’elle s’irrite de sa désinvolture se comprend et aussi que sa colère ne connaisse plus de borne quand elle le surprend avec Josene Maddox, sa jeune bonne au sang mêlé.
La loi sudiste interdisant les relations interraciales, elle exige qu’on l’applique, mais les habitudes sudistes les tolèrent et la ville entière veut les maintenir. Le drame commence là – dans ce monde clos où fermentent égoïsme et ambitions, violence et préjugés. La tempête qui déferle sur Josene laisse aux plats de Maebelle leur fumet, à Natif sa chance et à cette tragi-comédie une note âpre d’amour.