La ravageuse
Une enfant aimante, douce et confiante, respectueuse envers ses parents, se transforme soudain, à la suite d'une vive déception sentimentale, en une Messaline déchaînée. Le climat de Georgie y est peut-être pour quelque chose. Dès lors qu'elle a décidé de prendre sa revanche sur les hommes, Claudelle Inglish accumule les catastrophes et l'idylle campagnarde s'achève en tragédie antique.
Peuplé, comme toujours, de personnages sans mystères et pourtant insolites, plein de passions, de débordements, chargé d'une violence sourde, ce roman est, une fois de plus, une attaque indirecte contre l'injustice sociale, le rigorisme de l'éducation et des mœurs puritaines. Une fois de plus, Caldwell dénonce et ridiculise l'hypocrisie sexuelle. Que son héroïne soit représentative d'un certain type de jeune fille américaine, qu'aucun frein n'arrête lorsque les tabous sexuels sont tombés, le succès du livre aux États-Unis en est la preuve.
Retourné dans son pays natal, là où il avait situé ses meilleures œuvres, La route au tabac et Le petit arpent du Bon Dieu, Erskine Caldwell a retrouvé, avec La Ravageuse, la verve truculente, l'humour, la sombre fureur qui étaient la marque de ses chefs-d'œuvre.