Nouvelle histoire du Consulat et du Premier Empire
Cette grande synthèse en 3 volumes retrace l’histoire d’un « empire » et des réactions qu’il suscita en son temps. Empire au sens d’« influence » d’abord, celle que les idées, la culture et les ambitions hégémoniques françaises exercèrent sur cette époque, dans le prolongement du Grand Siècle, du siècle des Lumières et, bien sûr, de la Révolution.
C’est ainsi que l’aventure napoléonienne peut se replacer dans la longue durée. Empire au sens d’institution aussi, en ce que les gouvernants français imaginèrent des structures, avec leur fonctionnement et leur unité politique, afin de conquérir et d’organiser l’espace européen (et au-delà) pour réunir des peuples sous leur bannière par l’adhésion, l’intégration, la domination ou la suzeraineté.
Si l’on ne peut échapper à la présence permanente de la volonté, de la personnalité et de l’œuvre de Napoléon qui ont marqué la période de leur empreinte, et si les développements de ce livre ont pour clef de voûte le cœur même de l’Empire (dans les deux sens évoqués plus haut), c’est-à-dire la France, il faut aussi « raconter » – en l’expliquant – un peu plus d’une décennie d’histoire de l’Europe, voire du monde, en dépassant à la fois la figure de l’empereur et les points de vue purement nationaux.
Le premier volume est consacré à la naissance et au développement de l’Empire, suivant l’un des grands desseins de Napoléon : créer un « système » hégémonique sur le continent. De la proclamation du régime (1804) au mariage de l’empereur et de Marie-Louise (1810), on suit l’enchaînement des événements qui a conduit d’une part la France à amplifier (mais d’une autre manière) la conquête de l’Europe commencée en 1792, et d’autre part Napoléon à créer à l’intérieur une dictature dont la nature « de salut public » disparut pour laisser la place à un régime autoritaire « classique ».
Cette histoire se garde des accents de l’épopée et des facilités de l’anecdote comme des études militaires trop détaillées – même si, comme on peut l’imaginer, les guerres en sont l’une des toiles de fond. L’auteur se place dans la position d’un observateur aussi froid, aussi impartial que possible et parfois dans celle d’un contemporain ignorant la suite… et surtout la légende (dorée ou noire) édifiée par les récits enflammés des thuriféraires.
Thierry Lentz est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le Consulat et l’Empire, dont Le 18 Brumaire (1997), Napoléon. « Mon ambition était grande » (1998), Le Grand Consulat, 1799-1804 (1999), un Dictionnaire des ministres de Napoléon (1999), et Savary, le séide de Napoléon (2001). Il est directeur de la Fondation Napoléon.