Noire mémoire
Le passé, parfois, cache dans ses replis de noirs secrets qui marquent le présent d'une indélébile empreinte. C'était l'année où Gainsbourg enfilait Birkin à longueur de journée dans toutes les radios de la ville. Je peux vous le dire, quand on a 17 ans et que la sève monte, les soupirs d'une nana qui en prend plein le fion, ça fait flipper. C'était aussi l'année de Woodstock, l'année où les mecs comme moi devaient choisir entre se laisser pousser les tifs jusqu'aux pectoraux ou rester des mecs. Dessiner des mouettes sur leurs jeans ou continuer à bander.Une nouvelle noire dans la tradition du genre pour le plus grand plaisir des lecteurs EXTRAITÀ Tony, il lui restait sa mère, une vieille folle à moitié paralysée qui arrivait à peine à se traîner jusqu'à la fenêtre. À cause de tout ça, à la maison, Tony était moins tenu que moi. C'est sans doute comme ça que cette idée lui est venue.Mais l'idée de Tony était qu'il fallait pas braquer toute la banque.Juste une partie.Quarante mille balles.Fifty-fifty.Vingt mille chacun. Pour s'acheter une bécane et faire défaillir les gonzesses quand on les ramonerait, comme la Birkin. À cette époque, une bécane, c'était pas un ordinateur portable, comme aujourd'hui.La bécane du moment, c'était la Suzuki S 50. En rabotant la culasse, on pouvait la faire monter à plus de cent à l'heure.Une bête.Le vrai piège à filles.A PROPOS DE L'AUTEURBelge. 1 m 88. Grand-père, ne dédaigne néanmoins pas ses vacations du samedi soir comme danseur mondain. Né sous le signe de la Vierge (non pratiquant). Surnommé "Langue de pute" dès la maternelle, ses admiratrices l'appellent aujourd'hui« le Prince sans rire ». Au pays de la bière, ne boit que du Perrier et fuit le chocolat. Vit à Waterloo, seul village de Belgique que tous les Français connaissent. Vainqueur du Balai d'Or 2013, perdant du Rossel (Goncourt belge). Se pèse tous les matins. Se fait prendre en photo dans des tenues de sports qu'il n'a jamais pratiqués. Ne se sépare pas de son iPad. Consultant payé sur son image, il est en procès avec Ska éditions qui a retouché son portrait. Abonné au gaz et à l'électricité. Deux chats, une taupinière dans son jardin.
Paul Colize grimpe au zénith de la galaxie polardière en raflant bon nombre de prix pour ses romans publiés à La manufacture.
Notre auteur belge connait sa consécration après la publication de trois romans édités chez Krakoen. Grand de taille, sa notoriété est en passe de grimper encore. Comme pour bon nombre d'auteurs, la nouvelle reste un terrain d'aventures stylistiques où le jeu de Colize eÎlle.