On a vite le blues dans une cité comme celle où vit Nick, pleine de désabusés, de gens solitaires et de jeunes à la dérive. Nick, seize ans, un père suicidaire qui s’est jeté d’un pont il y a neuf ans, une mère seule pour faire face à tous les problèmes de la vie quotidienne et qui multiplie les petits boulots pour joindre les deux bouts…voilà l’univers de Nick, jeune Londonien qui se retrouve confronté à la violence de son quartier.

Arrive le moment où il ne peut plus reculer, même si la peur, le danger et la mort ne sont pas loin. Tout en essayant de reconstituer la vie de son père disparu brutalement, Nick avance sur le chemin de la vie, devenant plus fort et plus enclin à comprendre les autres. Pas tout à fait seul, ce lycéen qui se découvre une passion pour la photo, tout comme Ellen dont il est amoureux, a autour de lui deux très bons copains et une voisine en détresse…

Dans ce roman noir où l’intrigue ne constitue pas ce qu’il y a de plus important, l’auteur John Harvey réussit à rendre parfaitement vivant l’univers de la banlieue avec ses allées mal famées et ses petits voyous. Grand amateur de jazz, cet écrivain anglais puise dans la musique les éléments nécessaires à tout bon polar aux héros fatigués, vivant dans des cités aménagées comme des constructions de Lego.