Loin du paradis, Flannery O'Connor
Elle est là, à Milledgeville, les yeux grands ouverts, ne pouvant se rebeller ni contre son père qui se meurt, ni contre sa mère qui est parfaite, ni contre Dieu, bien qu’elle tente à plusieurs reprises de salir les ailes de son ange gardien, et de le boxer.
Elle ne peut pas parce que, au milieu des sectes et des prophètes, elle sent qu’il faut être fidèle à quelque chose, une armature, une colonne vertébrale.
Et elle explique qu’elle est avant tout une catholique exilée au milieu des évangélistes sudistes, et une Sudiste, exilée comme les autres, parce qu’ils ont perdu la guerre. Double exil, comme les deux droites qui forment angle de vue, pour percevoir la réalité distordue, grotesque, baroque, et magnifique des gens du Sud.
Mêlant sa voix à celle de Flannery O’Connor, en juxtaposant à son récit des extraits de L’Habitude d’être, Geneviève Brisac a écrit une sorte d’« autobiographie de Flannery O’Connor ».
Mais ce livre est avant tout un hommage à un écrivain encore méconnu en France, et dont l’influence sur la littérature américaine actuelle est comparable à celle de Faulkner ou de Hemingway.