Les filles
Dehors, c'est la guerre d'Algérie. Dedans, un bébé qu'on oublie et qui s'en fout regarde la nuit et la maison. Il n'a pas peur d'être seul. Il sait.
Pauline, la bonne, a des raisons d'avoir peur. Elle vient de sa campagne et n'a plus d'amoureux. Celle qui la pré-cédait est morte. Les filles ont juré sa perte.
Qu'y a-t-il de cassé dans cette famille où les enfants n'ont pas le droit d'aller dans la cuisine?
Ces filles, Cora et Nouk, avec leurs envies de meurtre, est-ce la mort qui les tire en arrière comme un furet, corps et pattes raidis? On parle d'attentat à la bombe. Le kiosque à musique du Luxembourg est jonché de débris, de copeaux de verre.
Va-t'en Pauline, va-t'en, dit le Bébé. Et tandis que tout se détraque dans la famille, personne ne peut savoir que les filles s'aiment pour toujours.
Ce roman écrit en phrases sèches, avec des mots qui claquent comme des détonations, c'est l'irruption de la tragédie dans l'univers de l'enfance.