Lettre pour les jeunesses arabes
Ces Lettres ne sont pas un appel à la révolte. Elles sont encore moins une tentative de polariser une société qui se fracture chaque jour davantage. C'est un appel aux jeunesses du nord et du sud de la Méditerranée et à leurs dirigeants, car l'heure est grave. Elle confronte une Europe vieillissante et des sociétés sud-méditerranéennes dont la vigueur des jeunes est débordante à tous les points de vue.
C'est une chance d'assurer une transition générationnelle historique et harmonieuse. Pourtant, les dirigeants des pays des deux rives de la mare nostrum ne semblent pas alarmés par l'ampleur des enjeux et des réalités de cette situation. Vivier d'idées, ressource démographique vitale pour l'Europe, ces jeunesses, diverses, aux origines et aux aspirations différentes, ne parviennent pas à s'épanouir et à incarner un espoir pour nos sociétés.
Aujourd'hui, les jeunesses inquiètent. On leur prête à tort la volonté de provoquer un changement brutal, parfois radical... Tous les ingrédients sont là pour nourrir un pessimisme morbide. Mais à quoi bon s'y conformer ? Ce texte est donc un manifeste pour les jeunes et les plus âgés qui détiennent le pouvoir politique : il est urgent de passer le relais, d'insuffler de l'espoir, miser sur la fraîcheur de la jeunesse pour construire l'avenir.
Il faut relancer la machine à y croire auprès des jeunes, sans quoi le cycle autodestructeur se poursuivra. Plus de jeunes se désinvestiront de démocratie, la citoyenneté, la participation politique, l'adhésion aux valeurs républicaines, etc. Que deviendront nos sociétés humanistes, si vivre ensemble n'a plus aucun sens ?