La leçon de Francisse
Hier, je suis devenu grand. C’est mon père qui me l’a annoncé officiellement. À table, il a pris ma main dans la sienne et il a dit d’une étrange manière: “Écoute-moi bien moufils, il est temps que tu commences à marcher tout seul dans la vie. Demain matin, tu viendras avec moi au marchippisse.»
Septième enfant d’une famille d’immigrés, Hocine a le droit d’accompagner son père aux puces le dimanche. Tenant fermement la main de son père, il se promène entre les rayons, admire des jouets qui ne lui sont pas destinés et tente d’apprendre à son père les formules et bonnes manières françaises qu’il ne maîtrise pas toujours parfaitement. La promenade s’achève dans le bus du retour où, maladroitement, le père offre à son fils le train électrique qui l’avait tant fait rêver sur un stand.
Dans ce récit très personnel, à la fois tendre et drôle, Azouz Begag dit la belle complicité entre un fils et son père.