Le vif du sujet
1962 et 41 ans. Depuis quelques années, emporté dans un tourbillon d’activités, l’auteur n’a pas le temps de méditer sur ce qui l’inquiète. Atteint par une brusque maladie hospitalisée à New York, il veut consacrer sa longue convalescence à la méditation. Pendant un an, s’effectue un double « radoub », celui du corps et celui de l’esprit, que, jusqu’au retour à la vie normale, transcrit cet ouvrage.
Ce n’est pas un essai, encore qu’il y ait là embryon de trois ou quatre essais. Ce n’est pas un journal, encore qu’il y ait là des notations journalières, et que l’on puisse suivre l’évolution du lit d’hôpital à la réimmersion dans le monde. Ce n’est pas un ouvrage philosophique, encore que l’auteur ait l’outrecuidance de poser des questions que seuls le philosophe ou l’enfant se posent : Qui suis-je ? Qui sommes-nous ? Qu’est-ce que l’homme dans le monde ? Ce n’est plus un brouillon, puisque l’expression y a été habillée pour lecteur. C’est une nébuleuse sorte de galaxie mentale de densité et de forme très irrégulières, mais nébuleuse spirale, qui tourne et s’enroule autour du même ? du seul ? ? problème : celui du lien et de la brèche entre l’homme et le monde.