Le rapt
Neuf mois pour qu’un coeur palpite… » Le recueil de Maram al-Masri débute par l’évocation d’une vie à naître. La naissance, les premiers mots, les premiers pas… D’un poème à l’autre, l’auteure esquisse une histoire sentimentale de la maternité. Mais soudain, le texte bascule : l’enfant lui est enlevé, le bonheur d’aimer cède la place à une déchirure, son corps de mère entre dans la guerre. Avec une simplicité désarmante, Maram raconte un épisode douloureux de sa propre histoire, faisant de l’enlèvement de son fils en Syrie l’acte fondateur de sa vie de poète. Un second texte, intitulé «Le semainier», témoigne de sa lutte pour conquérir le droit d’écrire et de se donner à elle-même une seconde chance de vivre. Un livre écrit avec le sel des larmes et le ventre noué des grandes émotions. Un livre que je publie pour qu’à travers lui toutes les mères empêchées puissent se faire entendre.
Extrait :
« J’avais un enfant
je l’ai caché dans mon ventre
Il a partagé mon corps
je l’ai nourri de mon sang
je lui ai fait partager mes rêves
J’ai chanté pour lui, il souriait
Je l’ai porté, il cessait de pleurer
Ils l’ont arraché à mes bras
J’ai cessé de chanter.