Le Pont d'Arcueil
Trois jours plus tôt, Laure m'avait quitté. J'avais pris alors la direction de mon centre de Sécurité sociale afin de m'y faire établir une nouvelle carte. Dans cette modeste tentative, j'avais échoué. Il me faudrait attendre. Entre-temps, je m'efforcerais de trouver un cadeau pour France dont l'anniversaire, probablement, se situait ces jours-ci. Il s'agissait d'un projet d'autant plus viable que, les jours passant, France finirait par rentrer chez elle, à Arcueil. D'ailleurs, je l'y attendais. Par la longue baie vitrée, j'observais l'imposante silhouette de l'aqueduc. Je n'étais pas pressé Au contraire, j'étais conscient que faire le moindre geste, en pareille circonstance, eût irrémédiablement détruit le fragile équilibre où nous nous maintenions, France, Laure et moi, sur le mince fil du temps. Évidemment, je ne parle pas de Catherine.