Le Dragon et la ramure
Dans les marges des textes saints, un moine mêle les monstres aux feuilles de Paradis. À ces enluminures, il ajoute une histoire – d’amour et de mort –, comme une parabole, mais qui ne livrerait aucun enseignement, sinon en creux. Qui saurait dire si, par son ultime et terrible geste, son héros fut un juste ou bien la proie de Satan ?
Noce paysanne en terre de Flandre, les travaux et les jours, une nature extrême : la splendeur du simple se dit avec retenue, pourtant dans l’exubérance, la tendresse naïve, les mots crus de l’enfance. Le malheur, sous la forme d’une famine y fait entendre des accents jamais allégoriques : c’est la chair qui parle, qui crie.
Mais ce livre est avant tout un chant païen, qui célèbre avec ferveur les effusions lumineuses de la matière, la beauté des corps quand leur dénuement les rend présents à l’éternité.