La lumière du deuil
Quand elle apparaît dans le récit, les souillures de la vie l’ont déjà atteinte. Qui était cette femme que le narrateur n’a pas même connue et qui lui manque ?
Pour la sauver de l’oubli –lui donner un corps, lui inventer une voix–, chaque mot la cherche dans la douceur mouillée du pays des Flandres, dans sa beauté native, dans sa violence sourde, sa folie silencieuse, son dénuement.
Un destin s’accomplit qui semble ne laisser aucune part à l’amitié du monde. Mais si, inconsolable, on attendait encore une lueur, c’est à la nuit, la boue, à l’immobilité de la flaque qu’il faudrait arracher son reflet.
source : éditions Verdier