Lady black
Brillant publicitaire de trente ans, bourgeois-fils-de-bourgeois, Julien Duperin, las de lui-même et du monde qui est le sien - le Paris des cannibales - quitte l'agence qu'il dirige et songe au suicide. Mais sa curiosité est la plus forte : qui est-il donc ? Un homosexuel scandaleux ? Un enfant mal-aimé et nostalgique ? Un révolté à la recherche d'un maître à penser ?
Pour se connaître il lui faut s'écrire : retrouver l'écolier malheureux que ses camarades appelaient Julien Salcon, oser dire des premières découvertes homosexuelles, se montrer "pied à pied" le néant d'une vie d'artifices, se projeter enfin dans un double imaginaire et tragique - ce monsieur-dame noir nommé Lady Black. Et ainsi, le dernier mot tracé, se sentir délivré.
Cette quête personnelle voudrait être aussi un témoignage sur la difficulté d'avoir trente ans aujourd'hui, dans un monde dominé par l'argent et "les choses", et de vivre avec le sentiment de n'avoir rien quand on a tout...
Pour saisir une subjectivité aussi e¬erbée et contradictoire, il fallait une forme romanesque souple, libre, rompue. Le fragment de journal, l'analyse de longues phrases sinueuses, le collage publicitaire, les visions du délire se lient et se délient ici, mais toujours le récit reste direct dans son agressivité et sa tendresse.