La mort noire
Depuis plusieurs jours, le village était isolé par les chutes de neige lorsque la première apparition se produisit. En allant chercher de l'eau en pleine nuit à la fontaine de la place pour préparer son pain, le boulanger découvrit cette femme inconnue curieusement vêtue et qui s'exprimait dans une langue plus proche du patois que du français actuel. Elle mourait de faim et dévorait du regard les miches de la veille sur l'étagère. Le boulanger lui en offrit deux et lui demanda d'où elle venait. « De Burach », répondit-elle. Or, Burach était le nom du village et le boulanger n'avait jamais rencontré cette femme. La même nuit, une inquiétante charrette fantôme parcourut la rue centrale du petit bourg. Le cheval portait une cagoule et une couverture noires comme s'il traînait un corbillard.
Fleuve Noir
1er trimestre 1973